Ce premier projet a été mis de côté, au profit de "Germinations"
La terre est ronde, elle est à tous, tous s'y trouvent chez eux, en quelque point qu'ils soient. Kant
Basé sur des photos réinterprétées de mon environnement proche, l'objectif de ce projet est de dénoncer l'influence du système libéral sur les espaces vitaux et la forme d'asservissement ainsi mise en place, tout en proposant une alternative poétique dans la perception du réel. Une installation pénétrable de voiles et trois séries de 7 images se compléteront.
Les portes de la mer, zone commerciale à Lunel, sans horizon (panoramique à 360°)
Pas d'habitation, uniquement un lieu de circulation destiné à la (sur)consommation, sans aucune ouverture sur la mer, contrairement à ce qu’indique son nom. Seuls des nomades occupent parfois les friches jouxtant la zone bétonnée. Sur le rond-point central, une reconstitution pittoresque de vigne donne une vision pathétique d'un âge d'or révolu, révélant par contre-effet l'absurdité des choix politiques et économiques en matière d'aménagement des territoires.
Les mots présents sur les enseignes et la signalétique de la zone commerciale seront employés dans une installation pénétrable de voiles et déplacés dans les autres séries, prenant en changeant ainsi de contexte un sens nouveau, révélateur des conditionnements que tentent de nous imposer la société et ses dispositifs de pouvoir.
Instantanés de vie humaine avec enfants, mer et horizon (vue frontale)
Différentes photos feront allusion à « l'énergie de la résistance » évoquée par Baudelaire, propre à l'enfance. Des prises de vue instantanées témoigneront de la capacité et du besoin de l'enfant à se dérober à la « pédagogisation intégrale de la cité » (fugue, errance, nomadisation, dissimulation, non-avoué...selon Ernst Bloch).
Présence de la mer comme alternative au territoire.
Le flux continu des fleuves et rivières, sans frontières (vue en plongée)
Des photos de fleuves, rivières et ruisseaux seront retravaillées et mises à même échelle de façon à constituer un cours d'eau improbable dans une suite linéaire. L’utopie serait ici celle d’une habitation de la planète qui s'envisagerait non pas dans une occupation des territoires mais dans l'abolition des frontières, physiques et mentales, par le biais d'un imaginaire au libre cours, d’une pensée nomade.